Il aura fallu quatre ans aux trois occultistes allemands qui forment Necros Christos pour donner une suite au très remarqué (et remarquable) Trivne Impvrity Rites et ses alternances de Death groovy et mid tempo implacable et d’interludes, puisant leurs influences dans la musique religieuse ou espagnole (pour n’en citer que deux). Le premier effort longue durée (cependant composé de nombreux titres déjà disponibles dans les différents splits et démos qu’a enregistré le groupe durant ses six premières années d’existence) était un réel rite occulte, une invocation, une messe noire purement Death Metal. Qu’en est-il de ce Doom of the Occult ?
Rien qu’à la vue du tracklisting, on comprend que le groupe
poursuit ce qu’il avait commencé avec Trivne
Impvrity Rites, soit l’alternance d’un titre Metal avec une ou deux
interludes ambiantes, qui –comme sur l’album susnommé- peuvent être des prières
(« Temple I »), de simples plages de synthé (ou avec de l’orgue comme
sur « Temple III ») ou alors de courts morceaux de guitare sèche, à l’espagnole
(« Gate 1 ») ou sonnant un peu à l’orientale (« Gate 3 »).
Personnellement ça ne me dérange aucunement, cela permet d’aérer l’album et de
renforcer les ambiances macabres diffusées par le trio. Les « Gate »
deux et quatre dépassent même respectivement quatre et cinq minutes, ce qui
montre l’importance de ces passages pour le groupe, en devenant plus que de
simples « coupures », mais des morceaux « à part entière ».
Lorsque, quelques temps avant la sortie de l’album, Necros Christos avait proposé le titre « Necromantique Nun » à l’écoute, j’avais été frappé (et dérouté) par le côté encore plus groovy de leur Death et surtout par la grosse influence Entombed dans le morceau. En fait, l’impression qui se dégage des titres Metal de ce Doom of the Occult est celle d’une évolution par rapport à ce qu’avaient proposé les Allemands jusqu’à présent. Certes, la patte Necros Christos est reconnaissable entre mille et ce n’est pas un virage à 180°, loin de là même, mais une touche de modernité s’est ajoutée à la musique des Berlinois. Parce que même s’ils se différenciaient largement de tous les groupes du revival Death old school des dernières années, les trois invocateurs maudits puisent incontestablement leurs influences (Death) Metal dans les vieux groupes. Les soli sont un parfait exemple de ce changement : ils sont quasiment Heavy sur « Necromantique Nun » ou « Hathor of Dendera », mais purement Death dans la très Doom-esque et excellente « Invoked from Carrion Slumber ».
De manière générale, la musique s’est
faite plus oppressante, comme sur « Succumbed to Sarkum Phagum » et
son passage aux roulements de toms, quasi martiaux et bien agressifs. Le groupe
se permet même des accélérations très bien senties sur « Visceras of the
Embalmed Deceased », « Succumbed to Sarkum Phagum » ainsi que sur le
début de « Doom of Kali Maa - Pyramid of Shakti Love - Flame of Master
Shiva », dont le tempo est de toute façon plus rapide que sur les autres
titres, malgré sa longueur (près de neuf minutes trente, de loin le plus long
titre de Necros Christos), qui finit
sur un riff hypnotique, répété à l’envi.
J’avoue qu’à la première écoute « Necromantique
Nun » ne m’avait pas plu énormément et que, si je n’étais pas septique à
me mettre à l’écoute de Doom of the
Occult, je n’étais pas très enthousiaste non plus. Finalement c’est un
excellent disque et, si vous avez apprécié, voire adoré, le groupe jusqu’à
présent, ce n’est certainement pas avec cet album que vous allez les lâcher. A
l’instar de Trivne Impvrity Rites,
c’est un album long (il le dépasse même, atteignant 1h13 (!), tellement rare
dans le Metal –et dans le Death encore plus- pour être souligné !) et
complexe mais au final passionnant tant musicalement que sur l’ambiance
générale qu’il dégage. Comme je le disais, les changements ne sont pas
extrêmes, le groupe ne faisant qu’ajouter « de nouveaux ingrédients à leur noire potion » comme
dirait un certain +NodenS+ sa chronique de Trivne Impvrity Rites).
Il reste cependant un produit dont Necros
Christos devrait avoir une utilisation plus régulière : les chœurs. En
effet ils n’apparaissent que très brièvement (et, malheureusement, assez en
retrait) sur « Visceras of the Embalmed Deceased », mais cela
renforce le côté religieux (comprendre occulte et ésotérique) de la musique des
Allemands.
Un
grand moment d’occultisme musical.
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