Beaucoup s’accordent à dire que le meilleur album d’Electric Wizard est Dopethrone. Certes c’est un album
excellent, pièce maîtresse du Stoner/Doom, œuvre lourdingue et enfumée au possible
et que j’affectionne énormément, mais je dois avouer que j’ai une affection
toute particulière pour ce We Live,
sorti quatre ans plus tard (avec Let Us
Prey pile entre les deux, mais que je connais encore mal). Objectivement il
est effectivement peut-être moins bon que Dopethrone,
car, contrairement à ce dernier excellent de la première à la dernière seconde,
il est assez inégal. En effet, la première moitié de l’album est bonne, voire
très bonne mais est à mon sens assez loin de l’enchaînement des trois derniers
titres qui rendent cet album pour moi exceptionnel.
Pour de ce que je connais de la discographie d’Electric Wizard, jamais les Anglais
n’ont réussi à ce point mélanger lourdeur, crasse, psychédélisme et tristesse.
Et c’est surtout ce dernier point qui rend ces trois derniers titres parfaits.
« Another Perfect Day ? » commence sauvagement, de manière assez
rock’n’roll et rythmée, avant un long break et une fin lancinante, hypnotique
et superbement répétée encore et encore, tel un appel à l’aide.
Take the pain away…
To another day…
Take the pain away…
To another day…
Another perfect day…
Another perfect day…
« The Sun has
turned to black » suit. Elle est peut-être encore plus sombre. Elle est
bien plus lente. Ou du moins, elle ne possède pas le côté sauvage du début
d’ « Another Perfect Day ? ».
Enfin l’album est clôt par la superbe, magnifique,
transcendante, terrifiante pièce d’un-quart d’heure qu’est « Saturn’s
Children », nous achevant de par ses riffs pachydermiques* et ses mélodies
belles à se trancher les veines. Pourtant elle possède quelque chose encore en
plus. Pour appuyer mon propos je souhaiterais citer (de mémoire, donc elle est
sûrement inexacte** [edit : citation corrigée par l'intéressé]) la description qu’en a faite un ami : « C’est la plus belle chanson pour faire l'amour depuis « Loud Love » de Sound Garden ». Certes, se sera
peut-être un rapport sexuel un peu spécial, hypnotique, à la fois triste et
sauvage, lent et passionné, mais tout de même.
« Eko Eko Azarak », « We Live » et
« Flower Of Evil aka Malfiore » paraissent donc, comparées à ces
trois titres, d’un niveau inférieur. Elles ne sont pourtant pas mauvaises pour
autant, loin de là. Au moins We Live
donne une impression de progrès (quelque part, ça aurait été plus dérangeant si
les trois derniers titres avaient été moins bons que les trois premiers. Le
sentiment se dégageant à la fin de l’écoute de l’album en aurait été plus
amer).
We Live est donc
dans l’ensemble tout de même un excellent album. Il est cependant vrai que si
l’on recherche du Stoner/Doom simplement lourd, psychédélique et enfumé, il
vaut mieux se pencher –dans la discographie d’Electric Wizard- sur Dopethrone, voire même Witchcult Today. Il n’en reste pas moins que, du moins pour ceux privilégiant
la partie Doom à la partie Stoner peut-être, We Live est un superbe album à
connaître et que les trois magnifiques titres cités précédemment doivent
absolument être connus de tous ceux appréciant une musique lourde et triste,
bref, dis plus simplement, de tout bon amateur de Doom qui se respecte.
Turn off your mind,
There’s nothing to
find…
Find out here…
* Note à la personne qui se reconnaîtra : hehe ;)
** Laurent, tu m’en excuseras je l’espère.
t'aing, dans le genre invocation « Eko Eko Azarak » est quand même excellente! ce riff, et surtout cette voix! je te trouve un poil dur pour le coup.
RépondreSupprimersuper album en tout cas, peut-être même mon préféré. j'aime bien la comparaison avec Soundgarden, c'est vrai que les deux groupes ont un peu la même pesanteur sensuelle.