« And huh... Anyway... Let's see what else
I... I.. Huh... It was Coney Island, they called Coney Island the playground of
the world... There was no place like it... In the whole world, like Coney
Island, when I was a youngster... No place in the world like it. It was so
fabulous! Now it shrunk down to almost nothing, you see... And I still remember
in my mind how things used to be... And huh... You know... I feel very bad. But
people from all over the world came here... All over the world. There was a
playground, they call it the playground of the world, over here. Anyway...Huh...
[...] I , huh, you know. I even got... When i was... When i was very small I
even got lost in Coney Island... But they found me on the... on... On the
beach. And we used to sleep on the beach here, sleep overnight... And they
don't do it anymore... Things changed, see... They don't sleep anymore on the
beach. »
C’était en septembre 2007. J’allais donc bientôt avoir 16
ans. Dans mon processus de découverte musicale, je me rendais plus ou moins
régulièrement à la médiathèque à côté de chez moi, qui, je ne sais pourquoi ni
comment, comportait un bac Metal assez fournit et surtout avec de nombreux
groupes « peu » connus. C’est en empruntant des disques là-bas que
j’ai par exemple posé pour la première fois mes oreilles sur Shape of Despair (avec Angels of Distress) ou Neurosis (avec Times of Grace). Et puis, je ne sais plus comment, mes yeux sont
tombés sur la pochette de Lift Your
Skinny Fists Like Antennas To Heaven. J’étais persuadé de l’avoir déjà vu
quelque part. En effet, l’un des membres d’un forum que je fréquentais, Cryptic
Madness, l’avait comme avatar. Ce disque où presque rien n’était écrit dessus,
avec sa pochette cartonnée sentant assez mauvais, m’intriguait. Je l’ai
emprunté par curiosité. Une fois rentré chez moi, je me suis empressé de l’écouter.
Si je me souviens bien, je crois que la première fois je n’ai pas bien tout
compris ce qui se passait, tous les sons que les enceintes distillaient. Mais
ça a du me plaire, puisque dans les semaines qui ont suivis, c’est le seul disque -ou presque- que j’ai écouté.
Voilà l’histoire de ma rencontre avec l’un des groupes qui
est aujourd’hui le plus important pour moi -si ce n’est le plus important. Certains
l’auront peut-être déjà remarqué avec le titre de ce blog, tiré de la fin du
nom du premier morceau du premier disque de Lift Yr. Skinny Fists, « Storm:
Lift Yr. Skinny Fists Like Antennas To Heaven / Gathering Storm / "Welcome
To Barco Am/Pm..." / Cancer Towers On Holy Road Hi-Way ». Mon
histoire d’amour avec Godspeed
You ! Black Emperor pouvait donc commencer. Sans cet inconnu et son
avatar, peut-être que je serais passé à côté de ce groupe pendant de longues
années. Voire même, peut-être que je n’aurais jamais écouté. Comme quoi les
plus belles rencontres sont souvent celles que l’on n’attend pas.
De manière générale il est très certainement extrêmement
difficile de chroniquer un disque aussi riche que Lift Yr. Skinny Fists. Personnellement, je ne sais pas vraiment
comment m’y prendre. Pourtant cela fait longtemps que je ressens l’envie
d’écrire quelque chose dessus. Etre objectif m’est impossible. Des défauts, il
en a sûrement. Tous les disques en ont. Pourtant je ne lui en trouve pas. Plus exactement, je n’arrive pas à lui en trouver -en fait,
je n’en trouve pas aux autres œuvres de Godspeed
non plus. Peut-être pourrait-on critiquer certains passages
« ambiants », car un peu trop longs... Et encore… Ils sont souvent tellement
beaux (ah, ces quelques notes de piano dans les dernières minutes de « Storm
» -le premier titre du premier disque- !).
Les quatre titres d’une vingtaine de minutes chacun qui
composent cet album -troisième réalisation du groupe après l’album F#A# Infinity et l’EP Slow Riot for Zero Kanada- sont, comme
toujours avec Godspeed, extrêmement
variés. Pourtant, ils forment un tout extrêmement cohérent. Les émotions qui se
dégagent de la musique des québecquois suivent une évolution cyclique. La
tristesse fait lentement place à l’excitation via de longues et puissantes
montées épiques. Ces montées sont peut-être les moments où l’art génial et
superbe de Godspeed You ! Black
Emperor s’exprime le mieux. La quiétude et la tranquillité reviennent
ensuite. Le calme après la tempête. Le
corps peut se reposer. Oui, la musique de Godspeed
You ! Black Emperor ne s’écoute pas seulement. Elle se vit. Et réussir à la vivre rend la musique en
elle-même encore plus belle.
Beauté. Voilà un mot qui résume bien cet album comme le
reste de la discographie du groupe. M’étaler encore de longs paragraphes n’est
pas nécessaire. Ce serait même peut-être contre-productif. Je risquerais de me
perdre dans des hyperboles sans fin qui tourneraient l’ensemble au ridicule.
Tentez donc de vivre cette expérience. Et peut-être pourrons nous un jour à
nouveau dormir sur la plage de Coney Island.
Bon je ne me prononce pas sur ce groupe, par contre je connais aussi le coup du cd choisis au hasard a la mediatheque de quartier qui deviens une grosse révélation.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si c'est parceque j'ai grandi, ou parceque je suis passé de 4albums et demi a des dizaines de giga de musique et que du coup tout est plus accessible et moins surprenant a cause du telechargement, mais j'ai plus tellement de grosses sensations comme quand j'avais 15 piges et que je restais bloqué sur un album pendant 6mois.TRISTE.
Ca, c'est parce que tu crains. Ou alors parce que t'écoutes de la m*rde.
RépondreSupprimerMAIS N'IMP. J'écoute de la musique d'élite c'est touuut inappréciable par le commun des mortels dont tu fais parti \o/
RépondreSupprimerma claque avec GY!BE ça a été "Slow riot...". je ne compte plus le nombre d'heures passées dans le train, tête appuyée contre la vitre et regard perdu, à m'immerger dans ce disque.
RépondreSupprimerpas été déçu non plus par la tournée. dix ans que j'esperais les voir, et ils ont été exceptionnels.
ils sont rares ces groupes qui arrivent à créer une personnalité si unique.
Ah oui... Je connais ça aussi...
RépondreSupprimer(au fait, je t'ai déjà dit que je te haissais de les avoir vu?)