S’il y a (beaucoup trop) de « groupes » /
« musiciens » / « artistes » (notez les guillemets) qui
produisent de la musique uniquement pour plaire au plus grand nombre, il y en
a aussi qui, fort heureusement, font ce qu’ils veulent, qui laissent s’exprimer
en musique leurs lubies les plus folles. C’est également vrai pour tout type
d’art d’ailleurs. Beaucoup les traitent de timbrés ou d’illuminés, d’autres les
qualifient de génies.
Je ne sais pas si on peut parler de génie à l’écoute de
l’album Moisissure d’Igorrr (ou de tout autre de ses
albums). En tout cas il a le mérite (énorme) de faire ce qu’il veut. Et même si
on peut qualifier son œuvre de « bizarre », trop facile (pas dans le
sens de facile d’accès, bien au contraire, mais de son côté parfois minimaliste
au premier abord –même si le travail de fond est certainement énorme-),
improbable, incompréhensible, comme on pourrait le faire lors d’une expo d’art
contemporain (et je suis le premier à cracher sur le 23456788e
« trait noir sur fond blanc »), une chose est certaine :
personne ne fait de musique comme lui et cette originalité est le point fort de
cet album.
Ce n’est pas seulement original, mais aussi complètement
barré. Et je pense que c’est à ce niveau là que ça peut déplaire : soit on
adore, soit on déteste. Comme pour d’autres styles de musiques extrêmes (je
pense notamment au Drone), ça passe ou ça casse. Perso, même si ce n’est pas un
album que j’écoute très régulièrement, j’adhère complètement au concept.
Igorrr nous
propose un mélange de différentes musiques industrielles, d’Ambient, de
Trip-Hop, le tout à sa propre sauce. Le tout est entièrement instrumental, à
l’exception de divers grognements et hurlements sur « Putrefiunt » et
de quelques incantations sur « Phasme Obèse », « Moelleux »
et « Moisissure ». C’est évidemment bourré de samples de tous les
côtés. On notera le côté années 20 de différents titres, comme la chanson
samplée sur « Brutal Swing » ou alors le piano d’ « Oeusophage
De Tourterelle ». L’ambiance créée est parfois psychédélique (« Huile
Molle » et son clavecin et ses pleurs de bébé), parfois glauque
(« Liquid Requiem », dont la vidéo est ABSOLUMENT à voir. Ça se passe
ici), parfois oppressante
(« Extro », la première moitié de « Brutal Swing »).
Bref, il faut écouter Moisissure
pour se faire une véritable idée de la musique d’Igorrr. Donnez-lui une chance, vous serez peut-être agréablement
surpris. Ou alors vous passerez vite votre chemin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire