lundi 13 août 2012

Igorrr "Moisissure"




S’il y a (beaucoup trop) de « groupes » / « musiciens » / « artistes » (notez les guillemets) qui produisent de la musique uniquement pour plaire au plus grand nombre, il y en a aussi qui, fort heureusement, font ce qu’ils veulent, qui laissent s’exprimer en musique leurs lubies les plus folles. C’est également vrai pour tout type d’art d’ailleurs. Beaucoup les traitent de timbrés ou d’illuminés, d’autres les qualifient de génies.

Je ne sais pas si on peut parler de génie à l’écoute de l’album Moisissure d’Igorrr (ou de tout autre de ses albums). En tout cas il a le mérite (énorme) de faire ce qu’il veut. Et même si on peut qualifier son œuvre de « bizarre », trop facile (pas dans le sens de facile d’accès, bien au contraire, mais de son côté parfois minimaliste au premier abord –même si le travail de fond est certainement énorme-), improbable, incompréhensible, comme on pourrait le faire lors d’une expo d’art contemporain (et je suis le premier à cracher sur le 23456788e « trait noir sur fond blanc »), une chose est certaine : personne ne fait de musique comme lui et cette originalité est le point fort de cet album.

Ce n’est pas seulement original, mais aussi complètement barré. Et je pense que c’est à ce niveau là que ça peut déplaire : soit on adore, soit on déteste. Comme pour d’autres styles de musiques extrêmes (je pense notamment au Drone), ça passe ou ça casse. Perso, même si ce n’est pas un album que j’écoute très régulièrement, j’adhère complètement au concept.

Igorrr nous propose un mélange de différentes musiques industrielles, d’Ambient, de Trip-Hop, le tout à sa propre sauce. Le tout est entièrement instrumental, à l’exception de divers grognements et hurlements sur « Putrefiunt » et de quelques incantations sur « Phasme Obèse », « Moelleux » et « Moisissure ». C’est évidemment bourré de samples de tous les côtés. On notera le côté années 20 de différents titres, comme la chanson samplée sur « Brutal Swing » ou alors le piano d’ « Oeusophage De Tourterelle ». L’ambiance créée est parfois psychédélique (« Huile Molle » et son clavecin et ses pleurs de bébé), parfois glauque (« Liquid Requiem », dont la vidéo est ABSOLUMENT à voir. Ça se passe ici), parfois oppressante (« Extro », la première moitié de « Brutal Swing »).

Bref, il faut écouter Moisissure pour se faire une véritable idée de la musique d’Igorrr. Donnez-lui une chance, vous serez peut-être agréablement surpris. Ou alors vous passerez vite votre chemin.

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