dimanche 7 octobre 2012

C2C - "Tetr4"




En janvier 2012 avec la sortie de son EP 5 titres + 1 remix, Down the Road, et notamment grâce au tube éponyme, C2C « sort de l’ombre », ou plus exactement étend sans sa popularité déjà acquise dans les milieux DJ (quatre fois champions du monde par équipes du Disco Mix Club tout de même) au grand public.
C’est dire si Tetra (ou Tretr4) était une des sorties Electro majeures et très attendues de la rentrée.

Sur les quatorze titres qui composent cet album, quatre sont tirés de leur EP (le tube « Down the Road » donc, mais aussi « The Beat », « Arcades » et la magnifique « F.U.Y.A. »).
Et bien, C2C m’a déçu avec ses dix nouveaux titres. A l’exception de l’excellente « Le Banquet » et de deux ou trois autres bonnes choses, le rendu est vraiment en dessous de mes attentes. « The Cell » est pas mal, « Kings Season » avec son côté très Pop quasi-mielleuse est marrante, il y a quelques passages pas mal ici ou là, mais ça s’arrête là.

Malgré leur talent indéniable de DJs, les quatre Français n’ont malheureusement pas réussi à composer un album réellement prenant et percutant, même si Tetra n’est pas un album mauvais. C’est parfait à écouter en fond en soirée, en live, vu tout les commentaires (ultra) positifs que j’ai entendu sur eux, il doit tout de même y avoir une ambiance de folie (j’espère pouvoir tester ça bientôt), mais ce n’est pas un album que je vais écouter en boucle. Et c’est bien dommage.

mardi 2 octobre 2012

En veux-tu? En v'là! : Concerts d'octobre

En veux-tu? En vlà! est une association parisienne qui organise un paquet de concerts par mois, notamment dans les styles hardcore/post-hardcore/punk/rock et bien d'autres encore !


mardi 2 octobre - You Slut! + Trashley + Chaos E.T. Sexual
www.facebook.com/events/176773189123108

jeudi 4 octobre - White Lung + Road To Fiasco
www.facebook.com/events/279754418795408

samedi 6 octobre - Sutter Cane + Donkey Punch + Death Mercedes
www.facebook.com/events/445184038837800

lundi 8 octobre - Psychofagist + Hwi Noree + I The Omniscient
www.facebook.com/events/275061262605257

vendredi 12 octobre - Coubiac + John Jim & Jason + Badgeless
www.facebook.com/events/358433660903683

lundi 15 octobre - Kouma + Zhol + Yann Joussein
www.facebook.com/events/483916244954340

jeudi 18 octobre - CHROMB! + Icsis + Sec
www.facebook.com/events/265438630240300

vendredi 19 octobre - Lotus Fucker + Warsawwasraw + Nekromantiker + Dacast
www.facebook.com/events/322034307891685

dimanche 21 octobre - Scandinavian Hateland + Paulie Pecker + Chien Vert
www.facebook.com/events/467767546577488

mercredi 24 octobre - Benco Box + GruGrü + Versolo
www.facebook.com/events/415726561823588

jeudi 25 octobre - Atomic Paracelze + Nutcase + Oto Spooky
www.facebook.com/events/520623307963656

vendredi 26 octobre (une curieuse soirée de MadameMacario) - Už Jsme Doma + Sieur et Dame + Amragol
www.facebook.com/events/287802021323927





pratiquez le bouche à oreille plutôt que les oreilles bouchées...

~
www.en-vla.org
www.enveuxtuenvla.bandcamp.com

dimanche 30 septembre 2012

Webtrip comics - Bande dessinée collaborative européenne : le concert d'Ataraxie et Maïeutist à Lyon

Pas vraiment d'inspiration à écrire quelque chose en ce moment, du coup voici une petite connerie, ça ne fait pas de mal de temps en temps.

Quelques planches mettant en scène un jeune de retour du Québec assistant à son premier concert de metal extrême, et pas n'importe lequel! Je vous laisse découvrir...

http://www.webtrip-comics.com/fr/comic/82/1/french/read


dimanche 19 août 2012

Concert entier de Touché Amoré

Voici le concert entier de Touché Amoré au Sound & Fury Fest le 20 juillet dernier.
Qualité son et image excellente.
Vraiment l'un des meilleurs groupes, voire le meilleur, de cette scène américaine.



jeudi 16 août 2012

Label : Denovali Records


Afin de faire un peu de promotion aux structures qui me tiennent à cœur, j’ai décidé de faire de courtes « fiches » sur quelques unes d’entre elles.

Voici pour commencer Denovali Records.




• Origine : Bochum, Allemagne
• Création : 2005
• Styles de prédilection : Post-Hardcore ; Post-Rock ; Sludge ; Doom ; Drone ; Ambient

• Groupes phares toujours signés chez eux ou non (en partie subjectif !) :
-       Celeste (Post-Hardcore/Black – France). Voir mes chroniques de leur discographie ici.
-       Omega Massif (Post-Hardcore/Doom/Sludge – Allemagne).
-       Black Shape of Nexus (B.Son) (Drone/Doom – Allemagne).
-       Kodiak (Drone/Funeral Doom – Allemagne).

Sur leur site web se trouve une partie téléchargement, en partie payante, en partie gratuite, et qui constitue une bonne manière de découvrir certains de leurs artistes !

De plus, chaque année le label organise un festival, avec des groupes également non signés chez eux. C'est le Denovali Swingfest qui se tient sur trois jours à Essen en Allemagne. Sur leur site vous trouverez également la compilation du Swingfest 2012 à téléchargement gratuitement.

Site web : www.denovali.com/


mercredi 15 août 2012

SunnO))) & Boris "Altar"


Note : chronique écrite il y a plusieurs années et déjà publiée sur Cryptic Madness.




Aujourd'hui, après trois jours et demi de chaleur étouffante sous un soleil de plomb, le tonnerre gronde fort et il pleut des trombes. Le ciel est plombé, gris. La pluie amène un peu de fraicheur, mais l'humidité et la moiteur l'emportent. J'aurais pu chroniquer du EyeHateGod. Mais non.

Un coup de tonnerre, premier roulement de batterie d' « Etna », dont les guitares sursaturées nous font suffoquer, tel une atmosphère sombre, plombée. Un temps d'orage en ville soit. Un coup de cymbale, puis deux, puis trois, puis quatre. Cet album sera ritualiste, qu'on se le dise. Les guitares sont grasses et lourdes. Mais déjà des expérimentations psychédéliques à la guitare transparaissent.

Un album de Drone il ne faut pas l'écouter 'comme ça'. Soit il faut le laisser en 'bruit de fond', soit il faut le laisser vous transporter loin, très loin. Peu connaisseur du genre, je préfère cependant cette deuxième solution. Mais Altar, c'est plus que du Drone, bien plus que du Drone même.

Certes il y a l'étouffement, la saturation, avec « N.L.T », titre drone/ambient. Oui mais dans Altar il y a aussi la fraicheur de la pluie qui suit l'étouffement de la chaleur d'été, il y a « The Sinking Belle (Blue Sheep) » et sa chanteuse qui, posément, arrive à faire passer des émotions. Pas de lyrisme surfait, juste des émotions.

The shape I'm in
Oh she knows so well
My hearts become
Her sinking belle 




Puis vient la sensation d'humidité d'après la pluie. Le bitume mouillé. L'hésitation à sortir de peur que ça ne retombe. « Akuma No Kuma » et ses voix 'électroniques', son fond ambient, et sa batterie toujours aussi 'ritualiste'. La musique est sombre. Mais elle est surtout déchirée. Prenante. Quelque part écrasante par sa lourdeur, mais ici ce n'est pas la lourdeur des guitares et de la basse. Certes les effets du synthé y sont pour quelque chose, mais c'est la musique en elle-même qui est écrasante. Sa composition, son âme.

« Fried Eagle Mind » nous plonge lui dans une atmosphère glauque, oppressante. La nuit qui tombe avec les dernières gouttes de pluie. La nuit et ses voix hantées. Ses bruits inquiétants. Son ambiance unique. Et plus on s'y enfonce, plus l'oppression est forte. Les quelques notes de basse inquiètent. Alourdissent. La pluie reprend un peu. Pas beaucoup, pas longtemps. Ses bruits distordus et saturés s'arrêtent tout à coup. On se réveille en nage. La pluie et le tonnerre ont finalement repris.

« Blood Swamp » c'est ça. L'ambiance après le réveil. Tout d'abord juste le bruit de la nuit, qui nous sature les oreilles. Puis des petits sons, quelques notes de guitares. On ne s'en rend pas bien compte au début, mais notre respiration est haletante. Cela dure plusieurs minutes. Une sorte de transe. Puis la guitare arrive. Progressivement, mais déjà si saturée, si pachydermique. On réalise ce qui vient de se passer. Se rendormir est impossible. Et tous les bruits nous agressent alors. Il n'y a plus que quelques gouttes qui tombent des gouttières. Une par une. Mais inlassablement. Tout est humide. Tout semble lourd. A nouveau cette sorte de transe. Provoquée par tout ces sons. Cette torture sonore. Si déstructuré, mais si magnifique. Et toujours ces quelques notes de guitares. On sent que cela ne peut pas finir comme ça. Une (longue et lente) descente aux enfers ? Les bruits semblent toujours plus durs, plus violent, plus torturés, plus saturés. Mais aucune voix. On est désespérément seul face à ce mur de son. Et puis oui. Finalement ça s'arrête. La pluie a définitivement cessé. Plus un bruit au bout de quelques secondes. On se rendort.

L'artwork, lui aussi assez ritualiste est magnifique. Simple, mais superbe. Le digipack cartonné rend très bien l'atmosphère du disque, ainsi que les photos dans la verdure et les insignes dorés. Les lyrics auraient cependant été les bienvenues.

SunnO))) et Boris, de part leur collaboration réalisent un coup de maître. Il n'y a rien à redire, rien à refaire. Ils ont fait ce qu'ils voulaient faire. Sans limite. Sans barrière musicale. Les expérimentations faites dans cet album sont absolument époustouflantes. Même les détracteurs habituels du Drone se doivent d'écouter cet album, car comme je le disais «  Altar, c'est plus que du Drone ». Tout ce qu'on pourrait demander aux américains de SunnO))) et aux japonnais de Boris, ce serait une nouvelle collaboration, de nouvelles expérimentations.



lundi 13 août 2012

Igorrr "Moisissure"




S’il y a (beaucoup trop) de « groupes » / « musiciens » / « artistes » (notez les guillemets) qui produisent de la musique uniquement pour plaire au plus grand nombre, il y en a aussi qui, fort heureusement, font ce qu’ils veulent, qui laissent s’exprimer en musique leurs lubies les plus folles. C’est également vrai pour tout type d’art d’ailleurs. Beaucoup les traitent de timbrés ou d’illuminés, d’autres les qualifient de génies.

Je ne sais pas si on peut parler de génie à l’écoute de l’album Moisissure d’Igorrr (ou de tout autre de ses albums). En tout cas il a le mérite (énorme) de faire ce qu’il veut. Et même si on peut qualifier son œuvre de « bizarre », trop facile (pas dans le sens de facile d’accès, bien au contraire, mais de son côté parfois minimaliste au premier abord –même si le travail de fond est certainement énorme-), improbable, incompréhensible, comme on pourrait le faire lors d’une expo d’art contemporain (et je suis le premier à cracher sur le 23456788e « trait noir sur fond blanc »), une chose est certaine : personne ne fait de musique comme lui et cette originalité est le point fort de cet album.

Ce n’est pas seulement original, mais aussi complètement barré. Et je pense que c’est à ce niveau là que ça peut déplaire : soit on adore, soit on déteste. Comme pour d’autres styles de musiques extrêmes (je pense notamment au Drone), ça passe ou ça casse. Perso, même si ce n’est pas un album que j’écoute très régulièrement, j’adhère complètement au concept.

Igorrr nous propose un mélange de différentes musiques industrielles, d’Ambient, de Trip-Hop, le tout à sa propre sauce. Le tout est entièrement instrumental, à l’exception de divers grognements et hurlements sur « Putrefiunt » et de quelques incantations sur « Phasme Obèse », « Moelleux » et « Moisissure ». C’est évidemment bourré de samples de tous les côtés. On notera le côté années 20 de différents titres, comme la chanson samplée sur « Brutal Swing » ou alors le piano d’ « Oeusophage De Tourterelle ». L’ambiance créée est parfois psychédélique (« Huile Molle » et son clavecin et ses pleurs de bébé), parfois glauque (« Liquid Requiem », dont la vidéo est ABSOLUMENT à voir. Ça se passe ici), parfois oppressante (« Extro », la première moitié de « Brutal Swing »).

Bref, il faut écouter Moisissure pour se faire une véritable idée de la musique d’Igorrr. Donnez-lui une chance, vous serez peut-être agréablement surpris. Ou alors vous passerez vite votre chemin.

samedi 11 août 2012

Site web de Chaos Echoes / Bloody Sign "Chaos Echoes"



Petite publicité : le site internet de Chaos Echoes, groupe formé par Kalevi et Ilmar après le split de Bloody Sign, a été mis en ligne. En attendant le premier CD six titres intitulés Tone of things to come à venir au mois de septembre, vous pouvez déjà y écouter différents titres.


En attendant la sortie de ce premier enregistrement, voici la chronique que j'avais publié sur Cryptic Madness du dernier album de Bloody Sign, le bien nommé Chaos Echoes...




Trois ans après un Explosion of Elements déjà très remarqué, les trois âmes du signe sanglant nous revient avec une nouvelle offrande de Dark/Death Metal de très, très, très haute volée, composée de douze hymnes, dont une intro, une outro et trois interludes qui entrecoupent des titres métalliques à la composition très bien ficelée, le tout pour quarante-six minutes d'un voyage au plus profond du Chaos.

Première remarque : l'artwork. Il est tout simplement sublime. La pochette est très chaotique, tandis que le livret est plus sobre mais tout aussi original et propose l'ensemble des paroles. Déjà, avant même d'avoir lancé le skeud, on se retrouve avec un bien bel objet...

...Mais se limiter à celui-ci serait une erreur. Une grande erreur même. Car dès l'intro la bande son des abysses nous envahit. La production est énorme : claire, puissante, organique, d'une très bonne qualité. On entend pas trop mal la basse (enfin ça dépend des passages, sur certains elle ressort carrément bien, sur d'autre -les plus brutaux forcément- elle est plus noyée par les guitares). Pour la plupart ça ne posera pas de problème, mais vous savez comme je suis chiant avec la basse...
Et énormes, les titres le sont tout autant. La plupart du temps la rapidité, et même la brutalité, prédominent. Après l'intro, le groupe démarre sévèrement avec « Chord Temple » suivit de « Down to Hell » et bien que ces des titres se permettent quelques ralentissements et ne soient pas du pur Brutal Death (ce que de toute façon Bloody Sign ne fait pas), le rythme est très soutenu. Cependant le trio nous propose des mid/down-tempo pesants et malsains (« Tongues of Shadows », « The Call »), assombrissant encore plus l'ambiance de ce Chaos Echoes. Car en effet « sombre » est l'adjectif parfait pour décrire cet album. Les titres résonnent comme les échos des explosions du Chaos, seul dans les ténèbres,  Ici les riffs sont meilleurs les uns que les autres, et sont surtout très personnels. Aucun de ces riffs n'est headbanguant. Ce n'est d'ailleurs pas le propos ici. Ils sont complexes et « barrés ». Il y a une pesanteur et une lourdeur continuelles tout au long de l'album. Kalevi m'avait surpris en qualifiant un passage d'un groupe que je ne citerai pas ici de « trop joyeux ». Plus j'écoute Chaos Echoes, plus je comprends que pour le trio le Death Metal doit vraiment être TRES TRES sombre.

Le chant est criard, à mille lieux des growls que l'on pourrait attendre de la part d'un groupe de Death non-old school. Mais attention, Bloody Sign continue dans l'originalité. Ici point de Martin van Drunen (Asphyx et tout le tralala) ou de Chuck Schuldiner (Death) like. Et ce n'est pas non plus, loin de là, un chant Black.
Les paroles, toutes écrites en anglais, ont un côté quasi-religieux, cosmique, d'appel au divin, au surpassement, celles « For the Unknown » ou de « Primordial Sound » pouvant faire penser à l'übermensch de Nietzsche. C'est d'ailleurs sur ces deux titres que deux citations (toutes deux de Giacinto Scelsi, poète et compositeur que je ne connaissais  pas) sont ajoutées aux paroles. Elles sont alors non hurlées mais parlées, rajoutant aux ambiances malsaines de la musique. Le groupe se permet aussi un passage avec des choeurs -très réussis- sur « Tongues of Shadows ».

La France tient là un groupe de Metal Extrême qui, quinze ans après sa création, mérite une reconnaissance de la part de tous. La tournée qu'ils ont effectué en Amérique du Sud il y a quelques années prouve bien que de nombreuses portes leurs sont ouvertes et que ce Chaos Echoes risque d'en ouvrir bien d'autres tant la qualité est au rendez-vous...

« TO HELL WITH THE RULES I AM GOING TO THE UNKNOWN »

mercredi 8 août 2012

Le Batman de Nolan [preview]



A venir dans le courant du mois : un article sur la trilogie Batman de Christopher Nolan (Batman Begins/The Dark Knight/The Dark Knight Rises). Article purement subjectif, s'arrêtant sur certains points mais en oubliant d'autres, spoilant à tout va... 
"This is not the article what you need. This is the article what you deserve." (la citation originale a éventuellement pu être légèrement modifiée pour l'occasion)

mercredi 1 août 2012

Anorexia Nervosa - "Disturbed" (bootleg A LA CON)


Note : Première version de cette chronique déjà postée sur feu Cryptic Madness.




Anorexia Nervosa est un groupe à part à mes yeux. C’est avec eux que j’ai découvert le Black Metal, et, partant, le monde du Metal extrême. En effet, c’est au début du printemps 2005, alors âgé de treize ans et demi et quelque peu lassé de, entre autres, Rammstein, Slipknot ou Children of Bodom, qu’une amie me fait écouter Redemption Process. « The Shining » et « Antiferno » passent et vient « Sister September ». Et là c’est la claque. Intro au violon, riffs directs et puissants, chant énorme, refrain entêtant… Bref tout est là. J’abonne vite mes vieux disques, et après avoir écouté exclusivement ou presque ce nouveau bijou musical, me voilà à la découverte de nouveaux groupes et à l’acquisition progressive des précédents disques du groupe (avec une certaine réserve et un grand étonnement à la première écoute d’Exile, comme la plupart des personnes ayant découvert Anorexia Nervosa après la sortie de l’EP Sodomizing the Archedangel je suppose).

Quelques temps passent et ô! bonheur que vois-je ? Mon nouveau « groupe préféré » sort un nouvel enregistrement, le fameux The September EP, et, comble du bonheur… Anorexia Nervosa joue en concert à Strasbourg !! J’achète ma place le plus vite possible, attendant avec impatience le 13 octobre 2005… Et là, LA déception. Après Lost Soul et Rotting Christ aka. pour moi « wha c’est vraiment super ce groupe ! » (finalement, sept ans plus tard, je ne me suis jamais penché –à tord sûrement- sur la discographie des Grecs), Anorexia Nervosa arrive sur scène… sous les huées et les insultes. Quelques bras droits tendus, un coup de pied dans la gueule de Hreidmarr à un type le cherchant et quatre ou cinq titres plus tard et le groupe arrête. Mon premier concert de Metal extrême, mon groupe favori… Comprenant plus ou moins que c’est en grande partie les fans de Vader qui ont pourri « mon » concert, je décrète que ce groupe est de la grosse merde sans jamais en avoir écouté la moindre note pendant longtemps.

Je me réconforte en me disant que je les reverrai dans de meilleures conditions plus tard. Et, à nouveau, désillusion : un peu plus de deux mois plus tard Hreidmarr quitte le groupe, qui se met alors en veille. Quelques nouvelles très épisodiques sont publiées sur le net, mais rien de concret ne se réalise. Hreidmarr reprend The CNK avec Heinrich von B., ils sortent un album, Xort est mentionné comme producteur de quelques albums, mais c’est tout.

Alors imaginez ma joie quand j’apprends la sortie d’une compilation du groupe ! Premier pas vers une reformation ? Prémices d’un nouvel album ?

Et bien non… ce Disturbed avait pour moi plus le goût amer d’un album de fin de contrat discographique sorti pour des raisons juridico-budgétaires qu’un réel cadeau aux fans. Il n’y a qu’à regarder le tracklisting pour le comprendre… Du moins, ça c'était avant qu’un collègue de Cryptic Madness, lorsque j’ai posté pour la première fois cette chronique sur ledit site, ne m’apprenne que c’est un FOUTU BOOTLEG À LA CON ! La honte pour moi, et surtout ma première chronique n’avait plus beaucoup d’intérêt (je m’y consacrais à gueuler sur le groupe et Listenable Records). Mais bon, puisque j’y suis et sous la pression des groupies…

Même en étant optimiste avant d’entamer l’écoute du disque, en se disant « au moins il y a une intro inédite », « c’est peut-être des versions inédites » (l’intérêt d’un bootleg quoi), le désarroi se fait vite sentir, parce qu'en fait, l’introduction, ce n’est que le passage au synthé au milieu du titre « Tragedia Dekadencia », remixé/remasterisé, comme le reste des titres.

Et oui m’sieurs-dames, à part la production (enfin le mec qui a « sorti » ça à un légèrement uniformisé le son), rien de nouveau ici ! Pas un inédit, pas un titre live enregistré sur leur dernière tournée dont je vous parlais juste avant (le Blitzkrieg 3), pas un titre composé après Redemption Process ou après le départ de Hreidmarr pour un prochain album, rien, nix, queudal, nada.

Comble du comble : il n’y a aucun titre de New Obscurantis Order ! Après l’intro, trois titres de DrudenhauS, trois de Redemption Process, deux reprises issues du September EP (il(s) aurai(en)t d’ailleurs mieux du choisir leur excellente cover de « La Chouanne » de Forbidden Site, plutôt que leur plutôt ratée de Darkthrone…), et… c’est tout !

Qu’on sorte un bootleg avec des titres enregistrés en live ou parce qu’on a réussi à obtenir par un moyen ou un autre des versions rares, inédites, même si le son n’est pas terrible et que c’est pas super pro, c’est pas grave, ça a un intérêt (pour le fan du moins). Mais là… Il n’y a RIEN. Vraiment, intérêt ZÉRO !

Bref, vous l’aurez compris, Disturbed est un bootleg qui ne sert à rien, avec une pochette supra moche en prime (ils avaient dû beaucoup boire et prendre une certaine quantité de produits illicites avant de faire les photos promo pour New Obscurantis Order c’est pas possible sinon)…

…En plus le(s) bootlegueur(s) (aucune idée si ça se dit vraiment, tant pis) m’ont fait un faux espoir. ENFOIRÉS !!!

vendredi 13 juillet 2012

Mudbath - "Red Desert Orgy"

Plus de la promo qu'une vraie chronique... Voici Red Desert Orgy, le premier EP 3 titres (pour un peu plus de 20 minutes de musique) de Mudbath, groupe de sludge/doom venant du Sud-Est de la France. 


Bon bin en gros c'est gras et écrasant, comme le style le veut. Ca va pas bien vite, normal, à l'exception de quelques accélérations bien senties (notamment sur "Mujahideen"). Les vocaux me plaisent personnellement beaucoup, alternant entre hurlés dans les aiguës et presque "parlés".
Pour un premier EP, la prod' est nickel, très organique. Basse super présente et bien lourdingue, guitares super saturées qui pourtant ne rendent pas le son mauvais.

Bref, ça commence bien. [petit "jeu de mot" pour ceux qui connaissent la série]
Bon courage au groupe pour la suite !

Vous pouvez écouter ou télécharger (gratuitement, il suffit de mettre 0 dans la somme demandée) l'EP à l'adresse suivante : http://mudbath.bandcamp.com/

mardi 12 juin 2012

Court-métrage "Kannezered Noz"

Kannezered Noz est un court métrange dérangé et dérangeant de 18 minutes entièrement en noir et blanc. Mention spéciale à la musique de fond qui se rend indispensable sans devenir envahissante.
«  Inspiré d'une légende bretonne, Kannezered Noz est un pur voyage alchimique post-mortem, sensitif, symbolique, vibrant.
Tout a été réalisé sans le moindre argent et presque tout est bricolé, fait maison...
  »

C'est à voir ici : http://vimeo.com/37467685
Ambiance.

dimanche 29 avril 2012

Citation II

Pas le temps d'écrire quelque chose pour cause d'examens, du coup une belle citation liée à la fois à ces derniers et à l'actualité...

« [La] guerre des plébéiens et des patriciens, ou des pauvres et des riches, n'existe pas seulement du moment qu'elle est déclarée. Elle est perpétuelle, elle commence dès que les institutions tendent à ce que les uns prennent tout et à ce qu'il ne reste rien aux autres. »

Gracchus Babeuf, Tribun du Peuple, numéro 34, 6 octobre 1795.

Citation trouvée dans : Jean-Clément Martin, La Révolution française, 1789-1799 une histoire socio-politique. Paris, Belin Sup histoire, p. 258.




mercredi 18 avril 2012

Electric Wizard "We Live"




Beaucoup s’accordent à dire que le meilleur album d’Electric Wizard est Dopethrone. Certes c’est un album excellent, pièce maîtresse du Stoner/Doom, œuvre lourdingue et enfumée au possible et que j’affectionne énormément, mais je dois avouer que j’ai une affection toute particulière pour ce We Live, sorti quatre ans plus tard (avec Let Us Prey pile entre les deux, mais que je connais encore mal). Objectivement il est effectivement peut-être moins bon que Dopethrone, car, contrairement à ce dernier excellent de la première à la dernière seconde, il est assez inégal. En effet, la première moitié de l’album est bonne, voire très bonne mais est à mon sens assez loin de l’enchaînement des trois derniers titres qui rendent cet album pour moi exceptionnel.

Pour de ce que je connais de la discographie d’Electric Wizard, jamais les Anglais n’ont réussi à ce point mélanger lourdeur, crasse, psychédélisme et tristesse. Et c’est surtout ce dernier point qui rend ces trois derniers titres parfaits. « Another Perfect Day ? » commence sauvagement, de manière assez rock’n’roll et rythmée, avant un long break et une fin lancinante, hypnotique et superbement répétée encore et encore, tel un appel à l’aide.

Take the pain away…
To another day…
Take the pain away…
To another day…
Another perfect day…
Another perfect day…




 « The Sun has turned to black » suit. Elle est peut-être encore plus sombre. Elle est bien plus lente. Ou du moins, elle ne possède pas le côté sauvage du début d’ « Another Perfect Day ? ».

Enfin l’album est clôt par la superbe, magnifique, transcendante, terrifiante pièce d’un-quart d’heure qu’est « Saturn’s Children », nous achevant de par ses riffs pachydermiques* et ses mélodies belles à se trancher les veines. Pourtant elle possède quelque chose encore en plus. Pour appuyer mon propos je souhaiterais citer (de mémoire, donc elle est sûrement inexacte** [edit : citation corrigée par l'intéressé]) la description qu’en a faite un ami : « C’est la plus belle chanson pour faire l'amour depuis « Loud Love » de Sound Garden ». Certes, se sera peut-être un rapport sexuel un peu spécial, hypnotique, à la fois triste et sauvage, lent et passionné, mais tout de même.

« Eko Eko Azarak », « We Live » et « Flower Of Evil aka Malfiore » paraissent donc, comparées à ces trois titres, d’un niveau inférieur. Elles ne sont pourtant pas mauvaises pour autant, loin de là. Au moins We Live donne une impression de progrès (quelque part, ça aurait été plus dérangeant si les trois derniers titres avaient été moins bons que les trois premiers. Le sentiment se dégageant à la fin de l’écoute de l’album en aurait été plus amer).

We Live est donc dans l’ensemble tout de même un excellent album. Il est cependant vrai que si l’on recherche du Stoner/Doom simplement lourd, psychédélique et enfumé, il vaut mieux se pencher –dans la discographie d’Electric Wizard- sur Dopethrone, voire même Witchcult Today. Il n’en reste pas moins que, du moins pour ceux privilégiant la partie Doom à la partie Stoner peut-être, We Live est un superbe album à connaître et que les trois magnifiques titres cités précédemment doivent absolument être connus de tous ceux appréciant une musique lourde et triste, bref, dis plus simplement, de tout bon amateur de Doom qui se respecte.

Turn off your mind,
There’s nothing to find…
Find out here…






* Note à la personne qui se reconnaîtra : hehe ;)
** Laurent, tu m’en excuseras je l’espère.

dimanche 15 avril 2012

Citation

Afin de varier quelque peu le contenu de ce blog, je publierai de temps en temps quelques citations qui m'ont marqué, plu, surpris, impressionné... En voici une première.




« Cette impossibilité d’être utile à qui que ce soit dans la vie, telle est une des plus grandes leçons de votre livre, et qui pousse au délire notre dégoût de nous-même. »

René Schwob, dans une lettre adressée à Louis-Ferdinand Céline après la publication de Voyage au bout de la nuit (1932).

Citation trouvée dans : Louis-Ferdinand Céline, Lettres à Joseph Garcin réunies et présentées par Pierre Lainé. Montréal, Editions Ecriture, Collection « Céline & Cie », 2009, p. 98.

Jean-Claude Forest & Jacques Tardi "Ici Même"




Il y a quelques mois j’étais chez un disquaire/libraire d’occasion de ma ville et suis tombé sur Ici Même. J’ai beau ne pas beaucoup m’y connaître dans le monde de la BD, Jacques Tardi est mon dessinateur de bande-dessinée préféré. Voilà, c’est dit. Je n’ai donc pas hésité à acquérir Ici Même. Son style unique –bien qu’imité- sait retracer des situations les plus variées. S’il est plus connu pour ses mises en dessin de polars (notamment de Malet, Manchette et Daeninckx) ou son héroïne Adèle Blanc-Sec, il ne s’y limite pas. Il a en effet illustré différents romans avec brio (Voyage au bout de la nuit ou Mort à Crédit de Louis-Ferdinand Céline prennent une nouvelle dimension grâce à son coup de crayon à la fois « brouillon » et clair). Il s’est également penché sur l’histoire en mettant en images en quatre tomes l’histoire de la Commune de Paris de 1871 avec Le Cri du peuple ou la Première Guerre mondiale avec les deux tomes de Putain de guerre !.




Autant dire que ce Valencien né en 1946 a plus d’une corde à son arc. Dès les premières pages d’Ici Même j’ai compris que c’était encore tout autre chose qui était proposé. Ce tout autre chose, c’est le scénario écrit par Jean-Claude Forest (né en 1930 et décédé en 1998), auteur de bande-dessinée paraît-il très reconnu, notamment pour ses quatre tomes des Naufragés du temps, mais j’avoue ne jamais avoir rien lu d’autre de lui.




Dans la préface Forest nous dit : « Alors, dans Ici Même, de quoi s’agit-il ? Quel en est le sens ? Et où est-il ?..., puisqu’en toute chose c’est le sens qui manque le moins ». Pourtant le sens d’Ici Même est difficile à trouver. Critique de l’attachement à la propriété ? au pouvoir ? Raillerie de l’égoïsme ? de l’orgueil ? de la vanité ? Montrer que chacun a ses secrets, ses fantasmes, ses habitudes (voire ses tics) ? la difficulté des relations humaines ? l’impossibilité de faire un choix raisonné, raisonnable ? Difficile à dire. C’est un peu tout ça à la fois.

- Allez, Arthur… J’crois qu’faut te décider…
- Me décider à quoi ?
- A prendre tes cliques et tes claques…

Résumer l’histoire des 198 pages d’Ici Même qui nous mène principalement à Mornemont, aussi appelé le Pays Clos n’est donc pas chose aisée –surtout sans dénaturer sa découverte. Cette fiction -plus que plausible à de nombreux égards- est centrée autour du personnage atypique d’Arthur Même. Autrefois, sa famille possédait tous les territoires de Mornemont. Mais de procès en magouilles, différentes familles se sont accaparées le Pays Clos. Arthur n’est plus propriétaire que des murs et, bravant chaleur, froid, pluie et vent, fait payer des droits de passage aux habitants en ouvrant et fermant les grilles. Cette taxe lui permet de payer différents avocats afin de recouvrir les territoires lui revenant selon lui de bon droit.

Alors que face à l’épicier ambulant sur son bateau, lui apportant ses provisions, Arthur Même évoque sans relâche sa vision claire des choses, sans s’encombrer de nouveauté ni d’exotisme aucun, sa rencontre inopinée avec Julie, fille de la famille directement concernée par ce premier procès, va bouleverser son monde. Julie est aussi celle qui relie –sans qu’il le sache- Arthur au Président de la République, qui va se servir de l’affaire judiciaire d’Arthur en cours, afin de servir ses propres intérêts politiques pour surmonter une élection qui s’annonce difficile. Une intervention grand-guignolesque de grande envergure –la première édition a beau être parue en 1979, cela semble tellement actuel- termine la transformation difficile, folle, insensée, incomprise –incompréhensible ?- d’Arthur dans un chaos total.

Je ne m’attarde pas trop sur les détails, ce serait dommage. Des détails, il y en a pleins. Il est probablement impossible de tout saisir à la première lecture. Si les buts d’Arthur et du Président sont clairs, on ne sait pas bien ce que veut Julie. De l’attention tout simplement peut-être. Un peu trop d’attention suite à un manque même. Et puis il y a l’épicier. Celui qui pose des questions sans en poser. Le seul qui peut-être a compris Arthur. Ou du moins, qui a essayé de comprendre Arthur. Ce qui semble déjà beaucoup pour cet homme seul, explorateur (?) déçu, dont on ne comprend pas bien l’histoire non plus. Et puis il y a tous les personnages autour du Président : outre sa femme, les ministres et les haut-gradés, il y a Baudricourt qui officiellement écrit les discours du Président mais semble anticiper sa reconversion, Quatre-Septembre, drôle de personnage, sorte d’agent à gage. Et puis il y a les étranges habitants de Mornemont que l’on ne voit qu’à peine. Tout comme les avocats, arrivant sur leur bateau à moteur. Chacun des personnages propose, de manière plus ou moins développée, sa vision du monde. Aucun n’est attachant. Ils sont même tous, d’Arthur au Président, de Julie à Baudricourt, des familles mornemontoises à Quatre-Septembre, d’horribles caricatures d’eux-mêmes, des gens que l’on ne veut pas être, des politiciens véreux, des voisins dont on ne veut pas. Pourtant, ils sont quelque part tous plein d’humanité. C’est, avec la trame prenante, ce qui fait la force d’Ici Même.




C’est ce grand bordel, n’ayons pas peur des mots, qui forme donc l’histoire d’Ici Même. Cette collaboration entre Forest et Tardi est une œuvre (très) originale, folle et terriblement humaine. Une bande-dessinée pas comme les autres, à découvrir au plus vite, à lire et à relire. Et y repenser ensuite, réfléchir au sens dont parle Forest dans sa préface. Je ne sais pas si je l’ai déjà trouvé ce sens. Mais j’y travaille.

jeudi 12 avril 2012

Encore du vieux. Spécial Celeste.

Note : Chroniques rédigées en 2010 et 2011.


Nihiliste(s) (2008)





Celeste est un groupe de la région lyonnaise officiant dans un Postcore des plus violent. La musique du quatuor -qui joue tous ses concerts dans un noir complet- est sombre et glauque. Le plus généralement, les morceaux de ce style musical sont longs et progressifs, partant d'une base atmosphérique avant de proposer une explosion musicale. Celeste joue lui plutôt sur la force et le côté direct en proposant des titres rapides, assez courts (la plupart font dans les 3-4 minutes bien qu'il y ait deux titres de 6 minutes et un de 8), avec quelques breaks plus mid-tempo ici ou là.

L'ambiance de ce Nihiliste(s) est des plus suffocante (rah ce break impossible complètement dingue en plein milieu de « A jamais dénudée » (peut être le meilleur titre de l'album pour mon compte) !!), malsaine et sombre. Seules les quelques fins de morceaux où les guitares laissent sonner les accords nous permettent de reprendre notre souffle dans ce condensé intense de violence.

Le côté déstructuré des titres -bien que généralement assez courts je le répète-, le son et l'ambiance ravira les fans de DeathSpell Omega. Une sorte de transe complètement hystérique se dégage de cet album.

La production est très bonne, on distingue très bien tous les instruments. Les guitares plombées, assez aigues tranchent bien avec la basse plus lourde et moins rapide. La batterie participe beaucoup à la sensation de folie des titres, en jouant beaucoup sur les cymbales. La voix est torturée et hurle des textes des plus sombres et violents. La seule lecture des noms des morceaux vous permet de vous faire une idée du dégoût de l'humanité des membres de Celeste.

L'album a commencé violemment, sans introduction avec « On pendra les femmes et les enfants en premier » (j'adore le nom du titre !) et finit violemment avec « Comme s'il suffisait de lever le doigt pour refaire ».

En résumé c'est violent, sombre, possédé (mais par quoi ?!), fou, déstructuré, intense, désespéré. Nihiliste(s) convient donc parfaitement comme titre à cette musique.

Celeste nous propose donc avec Nihiliste(s) un album unique, car les lyonnais ont sût exploités une autre facette du Postcore en favorisant sa violence. A écouter seul dans le noir.




Misanthrope(s) (2009)




A peine un an après l'excellent Nihiliste(s), les lyonnais de Celeste remettent ça avec neuf nouveaux titres réunis sous le doux nom de Misanthrope(s). Alors ? Un Nihiliste(s) #2 ? Oui et non.

Tout d'abord ce qui frappe c'est le son et la production. Ils sont très similaires, voire identique à l'album précédent, c'est-à-dire tranchant et lourd, procurant un sentiment d'étouffement. L'instrumentalisation est toujours la même, guitares plombées, basse écrasante, un batteur qui adore ses cymbales et cette voix haineuse au possible. De ce côté pas de changement, donc.

Cependant, alors que l'hystérie était de rigueur d'un bout à l'autre de Nihiliste(s), sur ce nouvelle opus, le quatuor a mis beaucoup plus en avant les ambiances mid-tempo, caverneuses. Bien sûr les accélérations ne sont pas totalement oubliées comme sur « Il y aura des femmes à remercier et de la chair à embrocher », « A défaut de te jeter sur ta progéniture » ou « Mais quel plaisir de voir cette tête d'enfant rougir et suer » (peut-être le titre se rapprochant le plus de l'album précédent), mais généralement, le tempo s'est quelque peu ralenti. L'album est donc un peu plus long que Nihiliste(s) tout en possédant un titre de moins.

Alors que Nihiliste(s) nous laminait de sa violence, Misanthrope(s) nous hypnotise, nous surprend par ses accélérations, nous écrase de la lourdeur de ses riffs presque Doom (« La gorge ouverte et décharnée », « A défaut de te jeter sur ta progéniture »), nous met une boule au ventre par sa violence et ses quelques riffs presque mélancoliques ici ou là, nous possède d'une haine sans merci.


Misanthrope(s) ne m'a absolument pas déçu. Avec cette troisième sortie Celeste maintient l'excellent niveau qu'il avait produit avec Pessimiste(s) et notamment Nihiliste(s), en innovant tout en gardant la même ligne directrice. Un groupe unique à suivre de très près m'sieurs-dames.




Morte(s)-Née(s) (2010)




Celeste c’est un cauchemar horrible, un cauchemar qui nous lâche pas. On est en plein dedans. On se réveille en sursauts, haletant. Mais on ne peut pas s’en détacher, on essaye de reprendre ses esprits mais on est obligé d’y penser, de s’y replonger, même réveillé. On en tremble, suant comme un porc, avec une envie tenace de vomir. De vomir sur ces créatures de nos rêves pourris.

Celeste c’est une séance de torture. Une séance de torture masochiste. Un vrai fantasme inavoué sur lequel Freud et ses disciples pourraient passer des années. C’est tellement terrifiant et sombre qu’on en redemande. Encore et encore. Sans arrêt. Qu’on nous brise les os, pour tout oublier. Quand les coups arrêtent –pour quelques secondes ou quelques petites minutes tout au plus- on jouit.

Celeste c’est le lent pourrissement d’une gangrène dont on sait que la fin est inévitable ; qu’il faudra amputer. Mais certains prennent un plaisir malsain à contempler ce spectacle morbide. On repousse alors l’amputation le plus possible, toujours un peu plus tard -admirant les vers bouffant les morceaux pendants de chaire noire à vif. Et en riant. En s’amusant. En prenant un pied monstre en maltraitant le souffrant, en l’étouffant.

Celeste c’est un champ de bataille post-apocalyptique. Des explosions de partout, des salves de balles incessantes, des cris, des hurlements, l’avancée des chars, les assauts, la crasse, la boue, la peur. On ne peut souffler que très rarement, la nuit dans le noir. Le noir le plus profond. Et encore. Il se peut qu’un troupeau d’ennemis se cachent, amicaux au premier abord, mais toujours traîtres.

Celeste c’est une violente crise d’épilepsie. On ne sait pas comment la stopper. On ne sait pas quand elle va stopper. Mais on sait que les dégâts vont être lourds, qu’il y aura des blessures irréversibles, des traumatismes. Lorsque enfin elle s’arrête c’est la peur, le stress. Le chaos continue, tout s’effondre, tout est mort(-né).

Celeste nous étouffe de sa violence, nous découpe en morceaux avec des riffs incisifs, nous écrase avec sa production massive et pachydermique, nous crible de ses rythmiques brutales et rapides, nous hypnotise avec ses ralentissements inattendus, nous déchire avec ses hurlements plein de haine. De la haine envers tout le monde. Vous, moi, eux, tout le monde. Toujours de la haine. Mais à leur manière. Toujours renvoyant une image personnelle humiliant les autres misérables suiveurs.

Celeste c'est l'explosion et l'exaltation de sentiments enfouis en chacun. Un concentré de violence sonore. La réalité de la vie version saturée. Celeste c’est la haine à l’état primaire transformée superbement en musique, « de sorte que plus jamais un instant ne soit magique ».





Pessimiste(s) (2007, réédition 2011)




C’est deux ans après sa création que Celeste sort ce Pessimiste(s), premier court MCD de même pas 20 minutes. En 2011, Denovali Records le réédite dans une version entièrement remasterisée. C’est cette version que je chronique ici et ne possédant malheureusement pas la version de 2007 je ne pourrai pas faire de comparaison.

Lorsque, comme moi, l’on découvre Pessimiste(s) après les albums de Celeste, une chose frappe dès les premières secondes : l’étonnante mélodicité des titres, l’ambiance bien moins étouffante et violente (bien que ça bourrine quand même pas mal rassurez-vous), et plus « aérienne » (attention c’est pas du Surf Rock hein), la présence de nombreux breaks en « arpèges » à guitare (mais des arpèges dissonants –d’ailleurs il y a plus généralement de nombreux riffs assez dissonants-, avec une basse ronflante en fond comme sur « De notre aversion à notre perversion ») et autres passages mid-tempo qui vous enfoncent six pieds sous terre, encore vivant bien évidemment.
La version remasterisée dont je dispose renforce peut-être légèrement cette différence avec les albums. En effet le son y est plus clair, plus compréhensible, moins « brouillon » (bien que le son des albums soit excellent, ce côté un peu « brouillon » renforçant encore plus les ambiances distillées par le quatuor).
Les cinq titres s’enchaînent d’une traite, comme un seul hymne à la haine et à la violence, avec une brutalité et une puissance exaspérante de génie, avec une folie créatrice superbement exécutée.

Car oui, peut-être qu’ici sur leur première réalisation, Celeste ne créaient pas déjà cette atmosphère si oppressante qui caractérise les albums, certes, mais nom d’une pipe, nom de dieu, bordel de merde même ! Ils ont cette folie, cette noirceur, cette puissante, ce putain de feeling qui vous prend au trippes, vous donne envie de tout casser, de fracasser le premier qui vous emmerde, de vous frapper contre les murs de votre chambre, mais aussi de vous vider trois bouteilles de vodka, tout seul comme un moins que rien, avant de vous reprendre complètement saoul (avec un peu de chances vous n’avez pas pris de médicaments en même temps), vous écraser comme une sombre merde, réalisant que non, le moment n’est pas encore venu pour vous, misérable petit insecte, de quitter cette sombre planète bleue sur laquelle vous êtes alors que vous n’avez rien demandé à personne, qu’il faut encore continuer, vomir sur les gens, les pourrir comme ils vous pourrissent, les ignorer, les mépriser. Cette chronique devient sacrément vulgaire dis donc, mais oui, Celeste c’est tout ça. Et bien plus encore, je vous l’assure…

Pessimiste(s) est le meilleur exemple créé par Celeste du pont musical (je dis bien musical, de loin pas idéologique), qu’il peut y avoir entre le Postcore et certains groupes de Black Metal Orthodoxe les plus fous et expérimentaux, DeathSpell Omega très loin en tête. D’ailleurs un split ou alors carrément un album composé par DsO et Celeste (un peu à la Altar de SunnO))) et Boris quoi), ça devrait rendre un sacré bordel complètement fou et malsain. Dommage que les barrières idéologiques ne cèdent pas, parce que pour le coup les barrières musicales, elles, auraient pu sacrément exploser. Bon oui, je fantasme tout seul et je m’égare complètement et alors ? Vous n’aviez de toute façon pas compris que vous auriez déjà du TOUT acheter de Celeste et vous écouter leurs disques en boucle, le volume à fond et dans le noir le plus complet (lampe frontale autorisée mais c’est tout) ? Si ? Bah alors pourquoi vous me lisez encore ?

Afin de tromper l’ennui, diluons nos souvenirs d’enfance, d’abysses en abysses, de notre aversion à notre perversion, car, quoi qu’il advienne TOUT EST À CHIER !





mardi 10 avril 2012

Secrets of the Moon "Seven Bells"


« A NEW COMING ».

Le moins que l’on puisse dire c’est que j’attendais Seven Bells de pied ferme. Après un Privilegium qui m’avait demandé de nombreuses écoutes avant de l’apprécier (cf. ma chronique ici-même), je me demandais ce qu’il en serait de ce nouvel opus de Secrets of the Moon. Le clip du titre « Nyx », ou plutôt d’un peu plus de la moitié de ce titre, m’avait mis l’eau à la bouche. Les Allemands –délaissés par LSK ? Elle ne semble plus faire parti du groupe…- ne m’avaient pas déçu, loin de là.




Qu’en est-il sur l’album complet ? Alors que le changement musical entre Antithesis et Privilegium était frappant dès la première écoute de ce dernier, un autre constat se fait immédiatement celle de Seven Bells : ce nouvel album se place dans la pure continuité de ce qu’a fait Secrets of the Moon jusqu’aujourd’hui, notamment dans celle(s) de Carved in Stigmata Wounds et de Privilegium, un peu moins dans celle d’Antithesis. C’est même un mélange de tout ce qu’ils ont fait, tout en évoluant toujours, bien évidemment. Seven Bells est un peu leur changement dans la continuité si vous voulez.

Sans étonnement aucun, c’est un album complexe, exigeant, riche et difficile d’accès. Mais en même temps il est terriblement accrocheur et prenant. C’est là que réside tout le géni de composition du groupe. Des passages comme le refrain de « Seven Bells », un peu à l’instar de celui de « Sulphur » sur l’album précédent ou alors l’excellent « Blood into Wine », savent allier noirceur et puissance. D’ailleurs, jamais le groupe n’a proposé de passages repris (ou à reprendre) en chœur aussi nombreux. Ne pas se laisser porter par les riffs hypnotisant de « Blood into Wine », à secouer imbécilement la tête, les yeux fermés, est purement et simplement impossible.




Seven Bells est l’album le plus sombre, le plus lourd, le plus pachydermique, le plus poisseux avec le plus de passages lents et donc quelque part le plus Doom (sans le côté triste bien sûr, quoique, certains passages ont quelque chose d’assez tragique) de la discographie de Secrets of the Moon. Peut-être est-ce encore renforcé par la présence importante de la basse, grande oubliée des deux derniers opus malgré leur production parfaite (elle l’est tout autant ici), chose qui m’a ravi. Le meilleur exemple en est l’écrasant titre « Nyx », dont les leads illustrent parfaitement le côté tragique dont je parlais à l’instant. La musique sait cependant aussi se faire sauvage comme sur l’étonnant début de « Goathead », ou le break au milieu de « Worship », tous les deux très Thrash. Malgré tout cela, le groupe reste complètement ancré dans le monde du Black Metal. Après l’avoir progressivement quitté dans les deux derniers albums, il y revient même peut-être quelque part. Mais c’est un Black Metal original, puissant et riche.

En effet, comme je le disais, c’est un album riche et varié –sans pour autant aller dans tous les sens, bien au contraire, malgré son exigence musicale, il faut l’écouter d’une traite pour en ressentir toute la force. De plus, les titres ne sont pas qu’un enchaînement de riffs. Chaque note sert l’ambiance sombre et dévotionnelle qui se dégage tout au long du disque –c’est même peut-être l’album le plus sombre et dévotionnel qu’ils aient composé. C’est aussi (surtout ?) à cette capacité à distiller une ambiance globale tout en possédant d’excellents morceaux –et tous les morceaux de Seven Bells sont excellents- que l’on reconnaît les grands albums.




Secrets of the Moon trace sa route, inlassablement, de grand à album à grand album, incarnant à leur manière un Black Metal de très haute volée, à la fois original et personnel, hypnotique et puissant, sombre et pesant. Seven Bells est incontestablement l’une des sorties majeures de 2012.

« Never surrender, never to return.
Towards a new sun, at the end of the world.
If the son therefore shall make you free, you shall be free indeed ».